samedi 12 juin 2010

Arboretum du Chêne-Vert mai 2010 - Installation In Situ

A l'occasion de l'anniversaire des 10 ans de l'Arboretum du Chêne-Vert (Charente Limousine), j'ai choisi tout d'abord d'occuper l'espace de manière intuitive afin de confronter les sculptures aux visiteurs...

Progressivement des liens se sont fait entre les objets créés, mais aussi dans leur rapport avec l'environnement. 

Le peu de temps escompté pour intervenir allait parfaitement avec ma démarche.

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Une route...

 Un point marquant dans le dé-corps...



 

Occuper un espace, utiliser les éléments exterieurs comme des taches de couleurs, des traits générateurs de formes, d'aléas et de doute.





Les sculptures réalisées semblent avoir leur autonomie, leur propre sens.

L'une d'entre elles se trouve sur le chemin du visiteur, une autre se fond un peu plus dans la masse verte environnante. Tour à tour dessins ou peintures dans l'espace tridimensionnel, elles dévoilent leurs matériaux constitutifs aux yeux du spectateur.

Ossatures et corps, courbes et lignes droites, socles et têtes se mélangent puis dialoguent avec la structure des arbres, offrant divers angles de lecture derrière la simplicité de réalisation apparente et les matériaux utilisés.

Si l'utilisation d'objets du quotidien (tubes, plastiques, tuyaux, papiers...) confronte le spectateur à quelque chose de familier, de rapport est biaisé par le détournement des objets.

Uniquement picturales ou à la dimension plus narrative, les sculptures conservent leur caractère incertain.

Ainsi, à travers la multiplicité d'approches, le visiteur est sollicité dans son rapport personnel à la sculpture, à la peinture, au dessin, et plus généralement à l'acte de création.

DNSEP 2010 - Identité des contraires

De la récupération, du bois, des draps, des tissus, du papiers, des plastiques, dans un assemblage particulier revisiter la sculpture en 2010 à travers le dessin, la peinture et la légèreté...




Anthropomorphisme, créatures tubulaires-de-rien, analphabétisme revendiqué, corps mélangés enlacés, délaissés...

Ce qui a besoin d'explication ne la vaut pas.

 
J'ose espérer qu'Ubu et Flanagan ne sont pas loin...

Une ligne...

  
Une tresse...    

 

Ceci reste entre nous  

 
  

She smiled sweetly, and said ...

...don't worry
Flexibles de tente, papier tressé, dimensions variables






Vous parlez mais je ne vous comprends pas... 






encore heureux





                   Transferts   




  






 


Elle avait pris ce pli ...

Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;
Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c'était un esprit avant d'être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh! que de soirs d'hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J'appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu'elle est morte! Hélas! que Dieu m'assiste !
Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ;
J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.


Victor HUGO   (1802-1885)